Au début des années
1920, de grands noms du futur Troisième Reich manquaient encore à l’appel.
Joseph Goebbels notamment, par la suite l’une des personnalités les plus
influentes du mouvement, était encore absent du paysage général. Farouchement
anticapitaliste, ce militant proche des sectes volkïsh illustre bien par son chemin intellectuel ce que pouvait
être le national-socialisme à l’époque : il était l'un des plus fervents partisans du socialisme dans le
national-socialisme, et parallèlement, selon l'aveu d’Hermann Göring, le
« représentant le plus virulent de l'antisémitisme ». 1
En octobre 1923, encore
assez loin d’Hitler et du mouvement national-socialiste, le jeune Goebbels se
vit offrir un cahier par sa petite-amie de l’époque, et il commença à y
consigner presque quotidiennement les faits marquants de sa vie et de son
action politique. Il gardera cette habitude jusqu’à ses derniers jours dans le
bunker berlinois. Pour nous, ces cahiers sont évidemment une source
d’information formidable. L’attitude anticapitaliste y transparaît
partout. Bien sûr, il y dénonce « l’intérêt commercial »,
« l’esprit mercantile anglais », et « l’égoïsme » qui selon
lui caractérise son époque, mais de tels propos ne sont pas suffisamment significatifs.
En revanche, dès
le deuxième jour d’écriture de son journal, et alors qu’il n’avait pas encore
rejoint le NSDAP ni même rencontré Hitler, il en vint à la question juive et au
« capitalisme boursier », en mêlant les deux. Il écrit : « Je
réfléchis plus que souvent à la question juive. Le problème de la race est bien
le plus profond et le plus mystérieux de ceux qui interférent dans la vie
publique. N’y a-t-il pas un antagonisme entre race et intellect, création et
imitation, art et science, capitalisme industriel et capitalisme
boursier ? » 2
Présentés dès le
premier chapitre, ces propos doivent surement troubler le lecteur. Quel rapport
peut-il bien y avoir entre la question des Juifs et la différence entre
capitalisme industriel et capitalisme boursier ? C’était pourtant là une
réflexion extrêmement typique de la pensée économique à la mode dans le proche
environnement du parti d’Hitler, tellement que beaucoup d’historiens, dont
Pierre Ayçoberry, se sont demandés après coup si Goebbels n’avait pas lu les
écrits de Feder, et notamment son Manifeste
pour briser la servitude du taux d’intérêt, dans lequel la distinction
était aussi faite entre capitalisme « productif » et capitalisme « financier »
ou « spéculatif » — entre capitalisme « chrétien »
et capitalisme « juif ». 3
A l’époque, le jeune Goebbels avait, il
faut le dire, des lectures particulières. Il lisait des ouvrages de Lénine, des
travaux sur Auguste Bebel, l’ancien grand chef des socialistes allemands, et la
correspondance de Rosa Luxembourg, qu’il trouva « admirable » dans
son combat. Mais de part et d’autre, il ne trouvait que des idéologues juifs,
des idéalistes pervertis qui « n’accordent aucune attention à ce qui est
gravé comme une loi éternelle dans le cœur de l’homme occidental : l’amour
de la patrie. » 4
Il fut impressionné par Auguste Bebel, explora
ses Mémoires, et en ressorti avec
toujours les mêmes critiques, et toujours la même admiration. Son
positionnement restait ambigu. Sur Bebel, il nota : « Je crois que,
dans ses jeunes années, Bebel a été un idéaliste ambitieux ; plus tard, il
a été tout le contraire, c’est-à-dire un capitaliste socialiste. […] Le
socialisme de Bebel était une réaction saine contre le libéralisme alors
tout-puissant. Il était aussi soucieux de la patrie. La preuve : le combat
contre Lassalle, peut-être d’instinct. Mais plus tard, ce socialisme a été
infecté par la juiverie. […] Ses phrases sur l’Internationale viennent
comme des cheveux sur la soupe. Les internationaux dans le communisme sont les
Marx, Liebknecht, Radek, Scholem, etc. — en bref, les Juifs. Les vrais travailleurs
sont en réalité nationaux jusqu’à la moelle des os. » 5
Il entreprend aussi la lecture du Capital de Marx, qu’il trouve
« bouleversant ». Après avoir lu une étude sur Napoléon, il se met à
en faire l’éloge : « Napoléon est le génie de la brutalité, mais mise
au service d’une idée plus haute. » 6 Il fera le même
commentaire sur Lénine, avec qui Napoléon, reconnaît le jeune Goebbels,
« offre des ressemblances ». Sur
Lénine, Goebbels est dithyrambique. En janvier 1924, tandis qu’on apprend la
disparition du leader bolchevique, Goebbels parle du « plus grand esprit
de la pensée communiste » et vante le grand leader de la révolution. « On
en fera peut-être un héros de légende » explique-t-il avec fougue. 7
Pour autant, son positionnement politique
est encore assez flou. S’il se revendique d’un « socialisme national »
clairement anticapitaliste et antisémite, sa pensée est parfois confuse, et ses
raisonnements économiques sont inexistants. A propos du communisme, qu’il rejette,
il explique que celui-ci doit « quitter son orientation économique
pour prendre le chemin de l’éthique », sans quoi, poursuit-il, « il
restera incapable de fonder un monde nouveau. », des élucubrations qui
nous permettent difficilement de tirer des conclusions sur son appréciation du
communisme et les différences entre celui-ci et sa propre pensée. 8
D’une manière générale, il est difficile avec ces éléments seuls d’extrapoler
les contours d’une idéologie politique, qui, à cette époque, était encore en
formation chez Goebbels. Seuls quelques points structurants nous permettent de
l’appréhender : l’anticapitalisme, l’antisémitisme, et
l’anticommunisme. En évoquant son
positionnement, Goebbels fait souvent mention dans les premières entrées de son
journal d’un « vrai socialisme », un « socialisme pur et
national », en opposition au socialisme internationaliste de Marx et des
bolcheviks. 9
Avant que le « génie
de la propagande » ne soit élevé à une place significative dans le parti,
deux frères d’origine bavaroise partageaient avec Hitler et Drexler les rênes
du mouvement national-socialiste. Né respectivement en 1892 et 1897, Gregor
Strasser et Otto Strasser hésitèrent tous deux entre le mouvement nationaliste
et la social-démocratie. Si Gregor, le grand frère, entra au NSDAP dès 1920,
son cadet continua quelques années à l’intérieur de la gauche
sociale-démocrate, soutenant le gouvernement socialiste de l’époque, prenant sa
carte au Parti Social-Démocrate (SPD) et travaillant pour le journal de celui-ci,
le célèbre Vorwärts. Un temps proche du mouvement bolchevik, il
finit par rejoindre son frère au sein du parti national-socialiste. Gregor,
pendant ce temps, avait déjà commencé à marquer le mouvement de son empreinte. A cette époque, note Kershaw, Gregor
Strasser était devenue « la figure la plus en vue du parti après
Hitler » et même « le
deuxième homme du Parti Nazi » selon William Shirer. 10 Des premiers Nazis, il n’était sans doute
pas le plus radical, mais parmi les radicaux, il était le plus talentueux. Gregor
Strasser était considéré a même été considéré comme un « modéré » et
pourtant son socialisme était très affirmé. 11 Dans
le nazisme, il voyait une façon de provoquer « une révolution allemande
par l’intermédiaire d’une forme allemande de socialisme. » 12 Des
idées qui, selon Richard Evans, étaient « très similaires » à celles
d’Hitler. 13 Comme le dira aussi Ian Kershaw, « les
divergences entre Strasser n’étaient pas essentiellement idéologiques ». De
toute évidence, elles étaient de l’ordre de la tactique politique uniquement. 14
Dans The
Structure of German Socialism, Otto Strasser exposera ses vues sur les
questions économiques. Favorable à la planification économique et à l’autarcie,
il reprenait les thèses du philosophe allemand J. G. Fichte, thèses que le
mouvement national-socialiste mettra en application avec une ferveur étonnante. 15 Profondément socialistes, Gregor et Otto Strasser n’eurent de
cesse, durant les premières années du mouvement nazi, de radicaliser les positions
socialistes. Les relations avec les autres Nazis, et avec Hitler, furent
parfois houleuses, même sur les questions idéologiques. Les frères Strasser se
prononçaient notamment en faveur de la suppression de la propriété privée, ce
qu’Hitler refusa : il considérait pour sa part que ces questions de forme
étaient inessentielles.
En plus de Joseph Goebbels, de nombreux intellectuels appuyèrent leur
combat pour davantage de socialisme. Ce fut le cas du comte Ernst zu Reventlow. Fils d’un riche noble du nord de
l’Allemagne, il commença sa carrière dans la marine impériale allemande, avant
de se lancer dans la politique. Plusieurs
fois candidat pour le Parti socialiste allemand, puis journaliste auprès du
journal du Parti communiste, il se rapproche ensuite du mouvement völkish, de tendance nationaliste, avant
de rejoindre finalement le NSDAP, séduit par l’alliance entre socialisme et
nationalisme. Proche de Gregor Strasser, il essaiera de peser dans les
discussions pour défendre la dimension socialiste du parti. Personnalité de
premier plan jusqu’au début des années 1930, il fut légèrement mis de côté par
la suite — Hitler ne lui faisait pas confiance. Ses origines bourgeoises ne
l’avaient guère aidé de ce point de vue. 16
Avec Goebbels et Strasser, il était chargé de dynamiser
le mouvement nazi dans le nord de l’Allemagne. En 1925, ils menèrent une réflexion sur le
programme en 25 points, pour trouver des pistes d’amélioration. Parmi les idées
proposées, on trouvait la mise en place d’une économie dirigée, mais aussi la
création d’une Union douanière européenne permettant l’établissement
d’Etats-Unis d’Europe, ce qui permettrait de mettre en place une économie
dirigée au niveau de l’Europe entière.
Ces idées ne furent néanmoins pas reprises par le parti, qui resta
fidèle au programme en 25 points qu’Hitler qualifia d’
« inaltérable ».
Prenons donc le parti national-socialiste
au moment où il commença à se faire connaître en l’Allemagne. Nous y trouvons
un théoricien de l’anticapitalisme, l’économiste Gottfried Feder, défenseur de
l’abolition de l’intérêt et d’une forme avancée de planisme économique ;
nous trouvons un agitateur charismatique, Adolf Hitler, qui s’avoue être un
disciple de Feder sur les questions économiques
et qui vilipende à chaque discours « l’exploitation
capitaliste » et la « finance juive mondiale » ; nous
trouvons un révolutionnaire de salon, le jeune Joseph Goebbels, également très
critique envers le capitalisme, le libéralisme, et la démocratie ; nous
trouvons enfin toute une clique de théoriciens socialistes, qui, autour des
frères Strasser, essaient de faire pencher la ligne du parti en direction d’un
socialisme encore plus radical.
Il serait déraisonnable de considérer que
les frères Strasser, Feder, ou même Goebbels, constituèrent la
« frange » socialiste du mouvement, un groupe minoritaire qui
n’aurait jamais porté la voix du parti entier. Comme cela fut rappelé, Gottfried
Feder fut la figure intellectuelle dominante du mouvement, et, sur les
questions économiques, il était la source de toutes les propositions du parti
national-socialiste. Joseph Goebbels, qu’Hitler considéra toujours comme son
bras droit, fut rapidement chargé de la propagande du parti — une tâche
majeure, respectable, et gratifiante. Goebbels était l'un des plus proches d'Hitler, avec qui il passait
presque toutes ses soirées, et jusque tard dans la nuit.
La place de Gregor Strasser n’était pas
moins importante, même au cours des premières années du mouvement, et c’est
tout naturellement qu’il s’imposa comme le leader du mouvement après l’échec du
Putsch de la Brasserie en 1923. Comme l’écrira Kershaw, « Strasser
n’était pas un marginal. Sa contribution à l’essor du NSDAP ne le cédait qu’à
celle d’Hitler lui-même. L’organisation du parti, notamment, avait été
largement son œuvre. S’il avait de puissants ennemis, notamment Goebbels, son
ancien ami, il jouissait d’une excellente réputation au sein du parti. Il était
généralement perçu comme le bras droit d’Hitler. » 17
De manière très claire, le développement
du nazisme se ne se fit pas malgré ces grandes figures du mouvement, mais avec
eux. Lors des élections du 20 mai 1928, le NSDAP ne remporta que 2,6% des voix,
ce qui lui permit tout de même d’obtenir 12 sièges au Reichstag. Parmi les principaux
députés ainsi élus, on compta Feder, Goebbels, Strasser, et Göring, ce qui
prouve que la soi-disant « frange » socialiste non seulement n’était
pas minoritaire dans le parti, mais qu’elle était en fait le parti lui-même.
En réalité, les
parcours de ces hauts gradés du Parti national-socialiste ne sont pas les seuls
dans lesquels on puisse déceler une tendance ou un passé socialiste. Ian
Kershaw, dans sa biographie sur Hitler, rappelle notamment les cas de Sepp
Dietrich, le futur chef de la Waffen SS,
et de Julius Schreck, très proche d’Hitler, tous deux liés, pendant leur
jeunesse, avec la gauche communiste. Il évoque aussi le nom d’Hermann Esser,
d’abord journaliste social-démocrate, et futur chef de la Propagande du NSDAP.
Ces informations sont autant d’éléments qu’il est aussi étonnant qu’admirable
de trouver dans un ouvrage d’un historien ouvertement de gauche.
Pour expliquer ces
rapports « étranges » entre la gauche socialo-communiste et le parti
national-socialiste, Kershaw fournit une excuse qui peut paraître remarquablement
pauvre étant donné le caractère sulfureux du lien entre national-socialisme et
socialisme. « La situation politique était extrêmement confuse et
incertaine. La confusion idéologique, le désordre politique et l’opportunisme
se mêlèrent souvent pour produire des allégeances inconstantes et
versatiles. » 18 Là où Shirer, Kershaw, Evans, et tant d’autres
voient une contradiction et se perdent dans des explications rocambolesques ou
simplement inopportunes, il convient d’y voir une démarche logique : le
jeune parti national-socialiste attiraient ses membres les plus notables au
sein du courant idéologique dans lequel
lui-même avait inscrit sa démarche : la gauche socialiste révolutionnaire.
Ce fait est d’ailleurs rappelé par Goebbels, qui dans une entrée de son journal,
remarquait que le national-socialisme avait avec le communisme « d’étroites
affinités électives ». Sur les communistes, il note : « Ces
gens-là me sont sympathiques. C’est dans leur rang que se recrutent nos
partisans les plus fanatiques. » 19 Comme nous le verrons dans un prochain
chapitre, les années 1920-1925 furent marquées par des allers-retours massifs
d’électeurs entre les communistes et les nazis.
Aux débuts du
mouvement national-socialiste, comme chaque historien de la période prend le
soin de rappeler, la question du Traité de Versailles, dont principalement le
coût des réparations imposées à l’Allemagne, était au centre des
préoccupations. Pour autant, c’est l’erreur de beaucoup que d’insister de
manière excessive sur ce point, comme, d’une manière générale, sur la dimension
nationaliste du programme nazi. Pour Strasser, Feder, Goebbels, et d’autres,
ces questions n’étaient clairement pas le vecteur de leur engagement, et ils
manifestaient assez peu d’intérêt à leur règlement, quand ils n’affichaient pas
un dédain marqué. Dans une phrase lapidaire, Goebbels exprima parfaitement
cette position qui, bien que non majoritaire au sein du parti, s’y était
largement diffusée : « Le socialisme signifie la libération du
prolétariat, non l’abolition des traités de Versailles. » 20
C’est entre les enseignements du « maître » Gottfried
Feder et les contributions des premiers nazis qu’Hitler acheva sa formation
politique. Dès avant la guerre, dans ses années viennoises, il avait eu
l’occasion de développer sa réflexion, mais il ne fait aucun doute que
l’ambiance dans laquelle il évolua à partir de janvier 1920 eu sur lui une
influence considérable. En 1919, lorsqu’au sortir de la guerre il rejoignit
le minuscule DAP puis décida de faire carrière comme agitateur politique, son
idéologie n’était fixée que dans les grandes lignes.
A tout prendre, la
formation politique d’Hitler qui, à son entrée dans le parti, était encore tout
à fait rudimentaire, ne dura pas plus que quelques années. L’extrémisme de ses
positions, versant tant dans l’antisémitisme, dans l’anticapitalisme, que de
l’antiparlementarisme, l’avait fait adopter une position essentiellement
négative. La construction positive d’une idéologie politique, nourrie de ces
années de lutte, allait pouvoir intervenir.
Nous avons vu le
détail du cadre intellectuel dans lequel se forma la pensée du jeune Adolf
Hitler. « Au milieu des années 1920, explique Kershaw, Hitler est donc en
possession d’une philosophie accomplie qui lui fournit une vision globale du
monde, de ses maux et de la façon d’y remédier. Jusqu’à sa mort, il n’en
changera pas. » 21 C’est à cette vision du monde et à ses
composantes que nous nous intéresserons tout au long des prochains chapitres.
En définissant le « projet hitlérien » et sa mise en application,
nous parviendrons sans doute à lever le voile sur ce qui reste le sujet
principal du livre : la dimension socialiste du national-socialisme.
Loin d’être le signe
d’un extrémisme passager, ses discours des années 1920-1925 sont au contraire
le témoignage de la structuration de ses convictions profondes. Le programme
politique du Parti ouvrier allemand, et conservé par le NSDAP, ce programme aux
accents révolutionnaires, communistes, et socialistes, Hitler allait par la
suite le qualifier d’« inaltérable », refusant que l’on y modifie une
seule ligne. Sa pensée était formée, et il n’en changea pas. « Bien que,
comme cela est probable, la pensée d’Hitler s’est développée durant les années
de guerre, explique H. R. Trevor-Ropper, ce fut en 1924-1925 qu’elle se
cristallisa enfin sous forme systématique. » 22
Fin 1923, Hitler
était presque parvenu à définir son idéologie politique, et c’est son séjour en
prison, consécutif du putsch manqué à Munich, qui achèverait de le former.
Quatre années étaient passées depuis l’époque où, inhabituellement habillé en
civil, il avait assisté au meeting du Parti Ouvrier Allemand. Pour lui, le
temps de la réflexion était passé. Inspiré par la réussite de la « marche
sur Rome » entreprise par Benito Mussolini, il envisageait désormais la
conquête du pouvoir, et la mise en application de sa « vision du monde ».
__________________
Notes
1.
Léon
Goldensohn, Les
Entretiens de Nuremberg, Flammarion,
2005, p.237
2.
Joseph Goebbels, Journal 1923-1933, Tallandier, 2006, p.7
3.
Pour
le commentaire de Pierre Ayçoberry, voir Joseph
Goebbels, Journal 1923-1933,
Tallandier, 2006,
note 3 p.727
4.
Ibid., p.56
5.
Ibid. ; Ibid., p.58; Ibid., p.63
6.
Ibid., p.39
7.
Ibid., p.31
8.
Ibid., p.32
9.
Ibid., p.96
10.
Ian Kershaw, Hitler, Flammarion, 2008, p.181 ; William L. Shirer, The Rise and Fall of the Third Reich. A History of Nazi Germany,
Simon & Schuster, 1990, p.129
11. François Duprat, Histoire des Fascismes, Déterna, 2012, p.89
12. Lettre de Gregor Strasser à Oswald Spengler, 8 Juillet
1925, in Oswald Spengler, Spengler Letters 1913-1936, Allen &
Unwin, 1966, p.184
13.
Richard Evans, The coming of the Third Reich : a history, Penguin Press, 2005, p.
398
14.
Ian Kershaw, Hitler, Flammarion, 2008, p.297
15. Paul Gottfried, « Otto Strasser and National
Socialism », Modern
Age, Juin 1969, pp. 142-151
16.
Joesph B. Neville,
« Ernst Reventlow and the Weimar Republic: A völkish radical confronts
Germany’s social question », Societas, 7, 1977, pp.229-251
17.
Ian Kershaw, Hitler, Flammarion, 2008, p.297
18.
Ibid., pp.101-102
19. Joseph Goebbels,
Journal 1923-1933, Tallandier, 2006, p.45
20.
Ibid., p.121
21. Ian Kershaw, Hitler. Essai sur le charisme en politique, Gallimard, 2010, p.68
22. Hugh Trevor-Roper, « The Mind of Adolf Hitler », in Hugh
Trevor-Roper, Hitler's Table Talk 1941-1944. His Private
Conversations, Enigma Books, 2000, p.XXII