vendredi 28 septembre 2012

Goebbels et les frères Strasser


     Au début des années 1920, de grands noms du futur Troisième Reich manquaient encore à l’appel. Joseph Goebbels notamment, par la suite l’une des personnalités les plus influentes du mouvement, était encore absent du paysage général. Farouchement anticapitaliste, ce militant proche des sectes volkïsh illustre bien par son chemin intellectuel ce que pouvait être le national-socialisme à l’époque : il était l'un des plus fervents partisans du socialisme dans le national-socialisme, et parallèlement, selon l'aveu d’Hermann Göring, le « représentant le plus virulent de l'antisémitisme ». 1
     En octobre 1923, encore assez loin d’Hitler et du mouvement national-socialiste, le jeune Goebbels se vit offrir un cahier par sa petite-amie de l’époque, et il commença à y consigner presque quotidiennement les faits marquants de sa vie et de son action politique. Il gardera cette habitude jusqu’à ses derniers jours dans le bunker berlinois. Pour nous, ces cahiers sont évidemment une source d’information formidable. L’attitude anticapitaliste y transparaît partout. Bien sûr, il y dénonce « l’intérêt commercial », « l’esprit mercantile anglais », et « l’égoïsme » qui selon lui caractérise son époque, mais de tels propos ne sont pas suffisamment significatifs. En revanche, dès le deuxième jour d’écriture de son journal, et alors qu’il n’avait pas encore rejoint le NSDAP ni même rencontré Hitler, il en vint à la question juive et au « capitalisme boursier », en mêlant les deux. Il écrit : « Je réfléchis plus que souvent à la question juive. Le problème de la race est bien le plus profond et le plus mystérieux de ceux qui interférent dans la vie publique. N’y a-t-il pas un antagonisme entre race et intellect, création et imitation, art et science, capitalisme industriel et capitalisme boursier ? » 2
     Présentés dès le premier chapitre, ces propos doivent surement troubler le lecteur. Quel rapport peut-il bien y avoir entre la question des Juifs et la différence entre capitalisme industriel et capitalisme boursier ? C’était pourtant là une réflexion extrêmement typique de la pensée économique à la mode dans le proche environnement du parti d’Hitler, tellement que beaucoup d’historiens, dont Pierre Ayçoberry, se sont demandés après coup si Goebbels n’avait pas lu les écrits de Feder, et notamment son Manifeste pour briser la servitude du taux d’intérêt, dans lequel la distinction était aussi faite entre capitalisme « productif » et capitalisme « financier » ou « spéculatif » — entre capitalisme « chrétien » et capitalisme « juif ». 3
     A l’époque, le jeune Goebbels avait, il faut le dire, des lectures particulières. Il lisait des ouvrages de Lénine, des travaux sur Auguste Bebel, l’ancien grand chef des socialistes allemands, et la correspondance de Rosa Luxembourg, qu’il trouva « admirable » dans son combat. Mais de part et d’autre, il ne trouvait que des idéologues juifs, des idéalistes pervertis qui « n’accordent aucune attention à ce qui est gravé comme une loi éternelle dans le cœur de l’homme occidental : l’amour de la patrie. » 4
     Il fut impressionné par Auguste Bebel, explora ses Mémoires, et en ressorti avec toujours les mêmes critiques, et toujours la même admiration. Son positionnement restait ambigu. Sur Bebel, il nota : « Je crois que, dans ses jeunes années, Bebel a été un idéaliste ambitieux ; plus tard, il a été tout le contraire, c’est-à-dire un capitaliste socialiste. […] Le socialisme de Bebel était une réaction saine contre le libéralisme alors tout-puissant. Il était aussi soucieux de la patrie. La preuve : le combat contre Lassalle, peut-être d’instinct. Mais plus tard, ce socialisme a été infecté par la juiverie. […] Ses phrases sur l’Internationale viennent comme des cheveux sur la soupe. Les internationaux dans le communisme sont les Marx, Liebknecht, Radek, Scholem, etc. — en bref, les Juifs. Les vrais travailleurs sont en réalité nationaux jusqu’à la moelle des os. » 5
     Il entreprend aussi la lecture du Capital de Marx, qu’il trouve « bouleversant ». Après avoir lu une étude sur Napoléon, il se met à en faire l’éloge : « Napoléon est le génie de la brutalité, mais mise au service d’une idée plus haute. » 6 Il fera le même commentaire sur Lénine, avec qui Napoléon, reconnaît le jeune Goebbels, « offre des ressemblances ».  Sur Lénine, Goebbels est dithyrambique. En janvier 1924, tandis qu’on apprend la disparition du leader bolchevique, Goebbels parle du « plus grand esprit de la pensée communiste » et vante le grand leader de la révolution. « On en fera peut-être un héros de légende » explique-t-il avec fougue. 7
     Pour autant, son positionnement politique est encore assez flou. S’il se revendique d’un « socialisme national » clairement anticapitaliste et antisémite, sa pensée est parfois confuse, et ses raisonnements économiques sont inexistants. A propos du communisme, qu’il rejette, il explique que celui-ci doit « quitter son orientation économique pour prendre le chemin de l’éthique », sans quoi, poursuit-il, « il restera incapable de fonder un monde nouveau. », des élucubrations qui nous permettent difficilement de tirer des conclusions sur son appréciation du communisme et les différences entre celui-ci et sa propre pensée. 8 D’une manière générale, il est difficile avec ces éléments seuls d’extrapoler les contours d’une idéologie politique, qui, à cette époque, était encore en formation chez Goebbels. Seuls quelques points structurants nous permettent de l’appréhender : l’anticapitalisme, l’antisémitisme, et l’anticommunisme.  En évoquant son positionnement, Goebbels fait souvent mention dans les premières entrées de son journal d’un « vrai socialisme », un « socialisme pur et national », en opposition au socialisme internationaliste de Marx et des bolcheviks. 9
     Avant que le « génie de la propagande » ne soit élevé à une place significative dans le parti, deux frères d’origine bavaroise partageaient avec Hitler et Drexler les rênes du mouvement national-socialiste. Né respectivement en 1892 et 1897, Gregor Strasser et Otto Strasser hésitèrent tous deux entre le mouvement nationaliste et la social-démocratie. Si Gregor, le grand frère, entra au NSDAP dès 1920, son cadet continua quelques années à l’intérieur de la gauche sociale-démocrate, soutenant le gouvernement socialiste de l’époque, prenant sa carte au Parti Social-Démocrate (SPD) et travaillant pour le journal de celui-ci, le célèbre Vorwärts.  Un temps proche du mouvement bolchevik, il finit par rejoindre son frère au sein du parti national-socialiste. Gregor, pendant ce temps, avait déjà commencé à marquer le mouvement de son empreinte. A cette époque, note Kershaw, Gregor Strasser était devenue « la figure la plus en vue du parti après Hitler » et même «  le deuxième homme du Parti Nazi » selon William Shirer. 10 Des premiers Nazis, il n’était sans doute pas le plus radical, mais parmi les radicaux, il était le plus talentueux. Gregor Strasser était considéré a même été considéré comme un « modéré » et pourtant son socialisme était très affirmé. 11 Dans le nazisme, il voyait une façon de provoquer « une révolution allemande par l’intermédiaire d’une forme allemande de socialisme. » 12 Des idées qui, selon Richard Evans, étaient « très similaires » à celles d’Hitler. 13 Comme le dira aussi Ian Kershaw, « les divergences entre Strasser n’étaient pas essentiellement idéologiques ». De toute évidence, elles étaient de l’ordre de la tactique politique uniquement. 14
     Dans The Structure of German Socialism, Otto Strasser exposera ses vues sur les questions économiques. Favorable à la planification économique et à l’autarcie, il reprenait les thèses du philosophe allemand J. G. Fichte, thèses que le mouvement national-socialiste mettra en application avec une ferveur étonnante. 15 Profondément socialistes, Gregor et Otto Strasser n’eurent de cesse, durant les premières années du mouvement nazi, de radicaliser les positions socialistes. Les relations avec les autres Nazis, et avec Hitler, furent parfois houleuses, même sur les questions idéologiques. Les frères Strasser se prononçaient notamment en faveur de la suppression de la propriété privée, ce qu’Hitler refusa : il considérait pour sa part que ces questions de forme étaient inessentielles.
     En plus de Joseph Goebbels, de nombreux intellectuels appuyèrent leur combat pour davantage de socialisme. Ce fut le cas du comte Ernst zu Reventlow. Fils d’un riche noble du nord de l’Allemagne, il commença sa carrière dans la marine impériale allemande, avant de se lancer dans la politique.  Plusieurs fois candidat pour le Parti socialiste allemand, puis journaliste auprès du journal du Parti communiste, il se rapproche ensuite du mouvement völkish, de tendance nationaliste, avant de rejoindre finalement le NSDAP, séduit par l’alliance entre socialisme et nationalisme. Proche de Gregor Strasser, il essaiera de peser dans les discussions pour défendre la dimension socialiste du parti. Personnalité de premier plan jusqu’au début des années 1930, il fut légèrement mis de côté par la suite — Hitler ne lui faisait pas confiance. Ses origines bourgeoises ne l’avaient guère aidé de ce point de vue. 16
     Avec Goebbels et Strasser, il était chargé de dynamiser le mouvement nazi dans le nord de l’Allemagne. En 1925, ils menèrent une réflexion sur le programme en 25 points, pour trouver des pistes d’amélioration. Parmi les idées proposées, on trouvait la mise en place d’une économie dirigée, mais aussi la création d’une Union douanière européenne permettant l’établissement d’Etats-Unis d’Europe, ce qui permettrait de mettre en place une économie dirigée au niveau de l’Europe entière.  Ces idées ne furent néanmoins pas reprises par le parti, qui resta fidèle au programme en 25 points qu’Hitler qualifia d’ « inaltérable ».
     Prenons donc le parti national-socialiste au moment où il commença à se faire connaître en l’Allemagne. Nous y trouvons un théoricien de l’anticapitalisme, l’économiste Gottfried Feder, défenseur de l’abolition de l’intérêt et d’une forme avancée de planisme économique ; nous trouvons un agitateur charismatique, Adolf Hitler, qui s’avoue être un disciple de Feder sur les questions économiques  et qui vilipende à chaque discours « l’exploitation capitaliste » et la « finance juive mondiale » ; nous trouvons un révolutionnaire de salon, le jeune Joseph Goebbels, également très critique envers le capitalisme, le libéralisme, et la démocratie ; nous trouvons enfin toute une clique de théoriciens socialistes, qui, autour des frères Strasser, essaient de faire pencher la ligne du parti en direction d’un socialisme encore plus radical.
     Il serait déraisonnable de considérer que les frères Strasser, Feder, ou même Goebbels, constituèrent la « frange » socialiste du mouvement, un groupe minoritaire qui n’aurait jamais porté la voix du parti entier. Comme cela fut rappelé, Gottfried Feder fut la figure intellectuelle dominante du mouvement, et, sur les questions économiques, il était la source de toutes les propositions du parti national-socialiste. Joseph Goebbels, qu’Hitler considéra toujours comme son bras droit, fut rapidement chargé de la propagande du parti — une tâche majeure, respectable, et gratifiante. Goebbels était l'un des plus proches d'Hitler, avec qui il passait presque toutes ses soirées, et jusque tard dans la nuit.
     La place de Gregor Strasser n’était pas moins importante, même au cours des premières années du mouvement, et c’est tout naturellement qu’il s’imposa comme le leader du mouvement après l’échec du Putsch de la Brasserie en 1923. Comme l’écrira Kershaw, « Strasser n’était pas un marginal. Sa contribution à l’essor du NSDAP ne le cédait qu’à celle d’Hitler lui-même. L’organisation du parti, notamment, avait été largement son œuvre. S’il avait de puissants ennemis, notamment Goebbels, son ancien ami, il jouissait d’une excellente réputation au sein du parti. Il était généralement perçu comme le bras droit d’Hitler. » 17
     De manière très claire, le développement du nazisme se ne se fit pas malgré ces grandes figures du mouvement, mais avec eux. Lors des élections du 20 mai 1928, le NSDAP ne remporta que 2,6% des voix, ce qui lui permit tout de même d’obtenir 12 sièges au Reichstag. Parmi les principaux députés ainsi élus, on compta Feder, Goebbels, Strasser, et Göring, ce qui prouve que la soi-disant « frange » socialiste non seulement n’était pas minoritaire dans le parti, mais qu’elle était en fait le parti lui-même.
     En réalité, les parcours de ces hauts gradés du Parti national-socialiste ne sont pas les seuls dans lesquels on puisse déceler une tendance ou un passé socialiste. Ian Kershaw, dans sa biographie sur Hitler, rappelle notamment les cas de Sepp Dietrich, le futur chef de la Waffen SS, et de Julius Schreck, très proche d’Hitler, tous deux liés, pendant leur jeunesse, avec la gauche communiste. Il évoque aussi le nom d’Hermann Esser, d’abord journaliste social-démocrate, et futur chef de la Propagande du NSDAP. Ces informations sont autant d’éléments qu’il est aussi étonnant qu’admirable de trouver dans un ouvrage d’un historien ouvertement de gauche.
     Pour expliquer ces rapports « étranges » entre la gauche socialo-communiste et le parti national-socialiste, Kershaw fournit une excuse qui peut paraître remarquablement pauvre étant donné le caractère sulfureux du lien entre national-socialisme et socialisme. « La situation politique était extrêmement confuse et incertaine. La confusion idéologique, le désordre politique et l’opportunisme se mêlèrent souvent pour produire des allégeances inconstantes et versatiles. » 18 Là où Shirer, Kershaw, Evans, et tant d’autres voient une contradiction et se perdent dans des explications rocambolesques ou simplement inopportunes, il convient d’y voir une démarche logique : le jeune parti national-socialiste attiraient ses membres les plus notables au sein  du courant idéologique dans lequel lui-même avait inscrit sa démarche : la gauche socialiste révolutionnaire. Ce fait est d’ailleurs rappelé par Goebbels, qui dans une entrée de son journal, remarquait que le national-socialisme avait avec le communisme « d’étroites affinités électives ». Sur les communistes, il note : « Ces gens-là me sont sympathiques. C’est dans leur rang que se recrutent nos partisans les plus fanatiques. » 19 Comme nous le verrons dans un prochain chapitre, les années 1920-1925 furent marquées par des allers-retours massifs d’électeurs entre les communistes et les nazis.
     Aux débuts du mouvement national-socialiste, comme chaque historien de la période prend le soin de rappeler, la question du Traité de Versailles, dont principalement le coût des réparations imposées à l’Allemagne, était au centre des préoccupations. Pour autant, c’est l’erreur de beaucoup que d’insister de manière excessive sur ce point, comme, d’une manière générale, sur la dimension nationaliste du programme nazi. Pour Strasser, Feder, Goebbels, et d’autres, ces questions n’étaient clairement pas le vecteur de leur engagement, et ils manifestaient assez peu d’intérêt à leur règlement, quand ils n’affichaient pas un dédain marqué. Dans une phrase lapidaire, Goebbels exprima parfaitement cette position qui, bien que non majoritaire au sein du parti, s’y était largement diffusée : « Le socialisme signifie la libération du prolétariat, non l’abolition des traités de Versailles. » 20
     C’est entre les enseignements du « maître » Gottfried Feder et les contributions des premiers nazis qu’Hitler acheva sa formation politique. Dès avant la guerre, dans ses années viennoises, il avait eu l’occasion de développer sa réflexion, mais il ne fait aucun doute que l’ambiance dans laquelle il évolua à partir de janvier 1920 eu sur lui une influence considérable. En 1919, lorsqu’au sortir de la guerre il rejoignit le minuscule DAP puis décida de faire carrière comme agitateur politique, son idéologie n’était fixée que dans les grandes lignes.
     A tout prendre, la formation politique d’Hitler qui, à son entrée dans le parti, était encore tout à fait rudimentaire, ne dura pas plus que quelques années. L’extrémisme de ses positions, versant tant dans l’antisémitisme, dans l’anticapitalisme, que de l’antiparlementarisme, l’avait fait adopter une position essentiellement négative. La construction positive d’une idéologie politique, nourrie de ces années de lutte, allait pouvoir intervenir.
     Nous avons vu le détail du cadre intellectuel dans lequel se forma la pensée du jeune Adolf Hitler. « Au milieu des années 1920, explique Kershaw, Hitler est donc en possession d’une philosophie accomplie qui lui fournit une vision globale du monde, de ses maux et de la façon d’y remédier. Jusqu’à sa mort, il n’en changera pas. » 21 C’est à cette vision du monde et à ses composantes que nous nous intéresserons tout au long des prochains chapitres. En définissant le « projet hitlérien » et sa mise en application, nous parviendrons sans doute à lever le voile sur ce qui reste le sujet principal du livre : la dimension socialiste du national-socialisme.
     Loin d’être le signe d’un extrémisme passager, ses discours des années 1920-1925 sont au contraire le témoignage de la structuration de ses convictions profondes. Le programme politique du Parti ouvrier allemand, et conservé par le NSDAP, ce programme aux accents révolutionnaires, communistes, et socialistes, Hitler allait par la suite le qualifier d’« inaltérable », refusant que l’on y modifie une seule ligne. Sa pensée était formée, et il n’en changea pas. « Bien que, comme cela est probable, la pensée d’Hitler s’est développée durant les années de guerre, explique H. R. Trevor-Ropper, ce fut en 1924-1925 qu’elle se cristallisa enfin sous forme systématique. » 22
     Fin 1923, Hitler était presque parvenu à définir son idéologie politique, et c’est son séjour en prison, consécutif du putsch manqué à Munich, qui achèverait de le former. Quatre années étaient passées depuis l’époque où, inhabituellement habillé en civil, il avait assisté au meeting du Parti Ouvrier Allemand. Pour lui, le temps de la réflexion était passé. Inspiré par la réussite de la « marche sur Rome » entreprise par Benito Mussolini, il envisageait désormais la conquête du pouvoir, et la mise en application de sa « vision du monde ».



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Notes

1.        Léon Goldensohn, Les Entretiens de Nuremberg, Flammarion, 2005, p.237
2.        Joseph Goebbels, Journal 1923-1933, Tallandier, 2006, p.7
3.        Pour le commentaire de Pierre Ayçoberry, voir Joseph Goebbels, Journal 1923-1933, Tallandier, 2006, note 3 p.727
4.        Ibid., p.56
5.        Ibid. ; Ibid., p.58; Ibid., p.63
6.        Ibid., p.39
7.        Ibid., p.31
8.        Ibid., p.32
9.        Ibid., p.96
10.     Ian Kershaw, Hitler, Flammarion, 2008, p.181 ; William L. Shirer, The Rise and Fall of the Third Reich. A History of Nazi Germany, Simon & Schuster, 1990, p.129
11.     François Duprat, Histoire des Fascismes, Déterna, 2012, p.89
12.     Lettre de Gregor Strasser à Oswald Spengler, 8 Juillet 1925, in Oswald Spengler, Spengler Letters 1913-1936, Allen & Unwin, 1966, p.184
13.     Richard Evans, The coming of the Third Reich : a history, Penguin Press, 2005, p. 398
14.     Ian Kershaw, Hitler, Flammarion, 2008, p.297
15.     Paul Gottfried, « Otto Strasser and National Socialism », Modern Age, Juin 1969, pp. 142-151
16.     Joesph B. Neville, « Ernst Reventlow and the Weimar Republic: A völkish radical confronts Germany’s social question », Societas, 7, 1977, pp.229-251
17.     Ian Kershaw, Hitler, Flammarion, 2008, p.297
18.     Ibid., pp.101-102
19.     Joseph Goebbels, Journal 1923-1933, Tallandier, 2006, p.45
20.     Ibid., p.121
21.     Ian Kershaw, Hitler. Essai sur le charisme en politique, Gallimard, 2010, p.68
22.     Hugh Trevor-Roper, « The Mind of Adolf Hitler », in Hugh Trevor-Roper, Hitler's Table Talk 1941-1944. His Private Conversations, Enigma Books, 2000, p.XXII